Letter 3457

Hans Sloane to Jean-Paul Bignon – 20. December. 1711. V.S.


Item info

Date: 20. December. 1711. V.S.
Author: Hans Sloane
Recipient: Jean-Paul Bignon

Library: British Library, London
Manuscript: Sloane MS 4068
Folio: f. 65-69



Original Page



Transcription

Monsieur L’Abbe Bignon Je suis ravi de trouver cette occasion leure[?] es prompte, pour vous demander pardon de ce que depuis long temps je ni vous ai pas donné des marques de mon respect et de ma reconnaissance. Je Sevois au desespoir si vous attribuïez a ma negligence ce qui ne vient que de la difficulté que j’ai trouve a vous faire tenir mes lettres, ou de la grande varieté d’affaires que j’ai ouïs. Outre celles de ma profession, j’ai esté fois occupé a celles de la Societé Royalle es encore plus a ranger mon cabinet qui s’est augmente que j’ai esté constraint de joinder a ma maison, la maison attenante pour avoir le moyen de disposer mes curiosites d’un maniere a pouvoir & avoir recours, toutes les fois que la necessité m’y oblige. Comme je suis presentement delivré de tous ces emberras je me Hatte mesme que la peine que j’ai prise me donnera lieu d’etre de quelque usage a l’avancement des Sciences pour lesquelles vous vous interessez si fort es don’t vous etes un patron si illustre. Hier[?] qui estais outre cela une telle confusion. Il y a quelque temps que je fut appellés pour voir un garçon d’environ treize ans qui depuis trois jours ne faisais que vomir tout ce qu’il prenait. Il avais poux fort petit, les extremités froides, es il avais eu le matin beaucoup de frissons. Je pronostiquai d’abord qu’il mourrois quelques heures apres, parce que je crus qu’il y avais une inflammation dans les boyaus qui les avait deja mortifiez. Je lui ordonnai la Saignées par ce que j’ai tous aussi trouvé qu’elle etais bonne dans les grandes coliques, a cause de l’inflamation qui les accompagne, je lui ordonnai aussi de la Theriaque Aridroun[?] es d’autres cordiaux pour arreter le vomissesment et aider la circulation du Sang. Cela ne l’empeche pas de mourir quelques heures apres comme je l’avais predis et je persuadai ses parents a fair ouvrir le corps. On trouva que les petits boyaux etaient comme coller ensemble au lieu d’etre libres es detaches, ce qui empechais le movement peristaltiques, le colon etait adherent de chaqe coté au peritoine au dessus de l’aine. Dans les endroits out il etais adherent, il y avais de ulcers et du pus; il y avoir mesmes quelques endroits gangrenez aussi bien que dans les endrois ou les petits boyaux etait coler. En recherchant la cause d’un fais si extraordinaire j’appris que ce garcon etais jumeau es que dés son enfance il s’estais plains de douleurs de ventre comme on croyais qu’elles venaient des vens, on l’avoir Souvens purge, mais inutilement, avec de la Rhubarbe es autres semblables remedes. J’ai du penchant a croire que cet enfans avais esté pressé dans le Sein de la Mere par quelqu’une des parties de son frère, qui lui avaiens cause ces coharences. Es c’est la sans-doute une des raisons pouquoy les jumeau vivent rarement et sont d’ordinaire fort infirmes. J’ai remarqué en quelques jumeau des enfoncemens extraordinaires dans les parties exterieurs, qui ne pouvaient venir q’aucune autre causes, ce qui me fait croire que la meme choses dois arriver quelquefois dans les parties interieures. Je fus appellé pour consulter avec quelques medecins pres une personne d’environ cinquante ans qui des l’enfance, avais de l’aversion pour les viandes solides es qui aimais extremement les soups es les pottages ce que ses amis regardaies comme un ettes de sa fantaisie. Il avoir est referrez quelques jours es avait essayé toutes sortes de remedes benins, toutes sortes de lavemens, ceux meme de fume de tabac, sans aucune effet, dumoins il fus toujours dans les grandes inquitudes a l’occasion de son ventre qui etais extrememens tendu. Ce qui enfin lui causa la mort. En ouvrans le corps avec grand loin nous trouvanes que le Colon etais adherent de chaque coté au peritoine audessus de l’aine et 6 pouces au dessus de son [?] qu’apres de l’Adharences du costé gauche le boyau estais tellement retressi qu’il n’y pouvais passer que les substances liquids. Ces endrois retressi du boyau l’etais, a l’occasion de certaine putrefie liberté que s’etais donné le malade, enflame, ulceré es rompu, ensorte que les cacremens[?] les plus grossiers avaient passé dans la cavite du bas ventre par cet endroit là, au lieu de passer dans le rectum. Je ne doute pas que la plupart des aversions es des envies particulieres qu’ons certaines gens ne viennens de pareilles causes, c’est a dire d’une mechante conformation naturelles ou de certains accidens qui peuvens leur etre arriver mesme dans le ventre de leur meres. Je me Souviens d’avoir veu il y a quelques annees un Enfans de Neuf ans qui devint fort infirmee et enfin hydropique. Les remedes le Soulagerens mais ils ne l’empecherens pas de mourir. On l’ouvrir es on trouva que la vessie n’etais pas plus grande qu’une noix et que les ureteres etaiens tellement elargis qu’ils avaiens environ un demy pouce de diametre. Il etais sujet a une coutume qui parus inexplicable avans la mort. C’est qu’il ne pouvais pas fair de l’eau amoins qu’on ne pressas le ventre avec la main. Ce qui venais de l’incapacité ou etaient les muscles du ventre de presser les ureteres ou estais l’eau sans le secours de le dechargeans pas de l’urine comme il devais lui ruina la santé es le jetta dans l’hydroprisie dons il mourus. Il y a quelque temps que nous perdimes ici un bon chirugin es grand anatomiste nommé Mr. Cooper. Il avais fais beaucoup de decouvertes en anatomie, a laquelle il s’appliquais tellement qu’il lui en cause la vis. il dessinais tous luis mesmes es enfin il avais appris a graver a l’eau forte ensorte qu’il a fais des sujers d’anatomie dans une grande perfection. Je tachai de l’en dissuader autans qu’il me fus possible, de peur que les vapeurs de l’eau forte ne fissent de mal a ses poumons qui etaiens delicats. Mais ce fus inutilemens quoy que je lui disse que j’avais moi meme crache du sang, pour avoir observe de trop pres une distillation d’huyle de vitriol. parce que dans l’operation la force du feu fais passer a travers le aimens[?] qui joins les vaisseaus, des particules tres contraires a la recupiration. Je lui dis deplus qu’un jeune home etais mort pour avoir tenu la teste au dessus d’un recipient es respire un air meslé de la vapeur qui sortait de la precipitation du Lac Sulphuris. Je m’imagine qu’en resprians de tells vapeurs, elles firens le Sang dans les petits vaisseaux des poumons, car on ouvrir la veine immediatemens a ce jeune home, mais on n’en pus tirer aucun Sang. Je me Souviens qu’en mettans un jour la main sur un recipiens ou l’on faisais si je m’en souviens tien du bezoar mineral, les vapeurs qui en sortaiens me piquaient la main, comme si ç’avaiens eté tous autan de petites eguilles. Peutetre que ce sons de pareilles vapeurs qui l’elevans de la terre, causent les maladies contagieuses es epidemiques, dons les symptoms sons differens selon l’effet qu’elles produisens sur les differentes l’arties dont[?] le Sang est compose. Mr. Cooper avais un talens extraordinaire a appliquer les observations les plus delicates d’anatomie a la pratique de la Chirurgies. Je vous en donnerai des exemples une autre fois. J’ajouterai seulemens qu’il a laissé des descriptions es des figures des muscles du corps humain que l’on imprimera bientôt in folio. j’aurai l’honneur de vous en envoyer un exemplaire. J’ai addressé quelques petits pacquets de livres a Mr. de Lorme, ou il y a tous ce qu’on a publie [vos influences?] j’ai cru dîgne de vostre curiosité. Je ne scache pas qu’on imprime rien a present de considerable ou il y a de cartes nouvelles que l’empires[?] Nela on dis que l’Austeur pretend prouver dans les mots quoique fort obscure[?] a profitent[?] qu’il y a eu l’Empire d’Ariane aussi considerable que celui de Rome. Pour ce qui est des Experiences, je vous prie de jetter les yeux sur les transactions philosophiques que j’ai envoyées a Mr. Geoffroy. Le Capitaine Dampier est arrivé ici il a fais trois fois le tour du Globe, outre son voyage a la Nouvelle Guinea. Il m’a dis qu’il a aminé avec lui un Ecossais qui a resté seul pendans quatre ans dans l’isle Juan Fernando sur la coste du Chily. Il se couvrais de peaux de chevres, es se nourrais de leur chair es de quelques navers que le Capne. Dampier y avait autrefois remiz es qui se sons tellemens multiplier d’eux mesmes qu’il y en a bien presentement un arpent. Il avais devenue si seule[?] et si adrois qu’il prenais les chevres a la course et afin de n’en manquer jamais il avais accoutumé de couper les jambes aux unes es d’en apprivoiser les autres. Des que les aventures de ces gens-la verons imprimees, jaurai soin de vous les envoyers. Je vous demande pardon de la liberté que j’ai prise de mettre dans vostre pacquet deux livres pour le Pere Le Long de l’Oratoire, l’un des vieux Livres des chutes modernes qui ont este imprimer en Angleterre, afin qu’il qu’il voir quels sons les commentaires qu’on a publier sur la Bible dans ce Royaume. Apres qu’il en aura lire ce qui lui est necessair, je vous pris de les retirer es de les mettré dans vostre Bibliotheques car ils sons rares. il y a outré cela la Vie de Mr. Ray en Anglais pour Mr. Juissieu que je vous prie aussi de garder apres qu’il s’en sera servi. Il y a aussi pour la mesme personne un catalogue des ouvrages du Dr. Plukenet en manuscris qu’il sera bien aise de voir. Je ne me Servis pas hazardé a prendre tans de Liberté, si je ne savais que vous n’avez pas de plus grand plaisir que de contribuer a l’avancement des Sciences. Je suis Monsieur votre tres humble es tres obeiss. Serviteur. Hans Sloane A Londres ce 20ie Dec. 1711. VS.




Patient Details